La périostite tibiale chez le sportif
Prise en charge de la périostite tibiale
C'est quoi une périostite ?
La périostite est une inflammation du périoste, qui est une membrane fibreuse recouvrant les os. La périostite tibiale, également appelée syndrome de stress tibial médial (MTSS), est une lésion de surutilisation du périoste fréquente chez les athlètes, en particulier les coureurs. Elle se manifeste par une douleur diffuse le long du bord interne du tibia, causée par des microtraumatismes répétés. Bien que bénigne dans la plupart des cas, une absence de traitement approprié peut conduire à des complications telles que des fractures de stress.
Causes de la périostite
La périostite découle d’une surcharge mécanique chronique du tibia, dépassant les capacités naturelles de réparation osseuse. Les muscles entourant le tibia (comme le tibialis antérieur, le tibialis postérieur et le soléaire) jouent un rôle crucial dans l'apparition de cette pathologie. En cas de dysfonctionnement musculaire, les contraintes sur l’os augmentent, favorisant l'apparition d'une inflammation du périoste, de microfissures osseuses et, potentiellement, des fractures de stress.
Établir un diagnostic de périostite
Symptômes
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Douleur diffuse et localisée sur le bord médial du tibia.
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Douleur accentuées au début d’un exercice, parfois atténués après l’échauffement mais susceptibles de persister au repos.
Facteurs de risque
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Changements soudains dans l’intensité ou la durée des entraînements.
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Courir sur des surfaces dures ou irrégulières.
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Anomalies biomécaniques : hyperpronation et affaissement de l'arche du pied, déséquilibres musculaires, différences de longueur des jambes.
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Touche plus les femmes que les hommes.
Examen clinique et imagerie
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Sensibilité à la palpation du bord tibial.
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Radiographie pour exclure une fracture de stress.
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IRM pour détecter précocement les lésions osseuses et périostées.
Prise en charge et traitement de la périostite tibiale du sportif
Phase aiguë
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Repos relatif : réduire ou arrêter les activités aggravantes (2 à 6 semaines).
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Cryothérapie : appliquer de la glace 15 à 20 minutes après l'effort.
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Antalgiques/AINS : pour limiter la douleur et l'inflammation.
Phase subaiguë
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Adaptation des entraînements : privilégier des activités à faible impact (vélo, natation).
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Renforcement et étirement musculaire :
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Étirement des mollets (triceps sural).
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Renforcement des muscles stabilisateurs (pied, tronc, hanches).
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Thérapie manuelle et ostéopathie par éliminer les adaptations et la raideur articulaires et musculaires.
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Chaussures adaptées et, si nécessaire, semelles pour corriger les anomalies biomécaniques.
Approches complémentaires
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Ondes de choc extracorporelles (ESWT) : efficaces dans certains cas réfractaires.
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Injections : plasma riche en plaquettes (PRP)
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Acupuncture : bénéfices possibles, bien que les preuves restent limitées.
Cas réfractaires:
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Chirurgie : Option rare, réservée aux cas réfractaires. Les résultats sont variables.
Prévention et conseils aux patients
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Gestion de l'entraînement : augmenter progressivement l’intensité et la durée des efforts.
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Programme de renforcement et d’étirement musculaire : notamment des muscles du bas du corps.
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Équipement adéquat : chaussures amortissantes à remplacer régulièrement (tous les 500 km).
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Correction biomécanique : identifier et corriger les déséquilibres lors d’une évaluation clinique approfondie.
La périostite tibiale est une pathologie fréquente mais largement évitable grâce à des ajustements simples. Une prise en charge précoce et individualisée est essentielle pour éviter la progression vers des fractures de stress. La prévention reste la clé pour limiter les récidives, en adoptant une approche intégrée mêlant entraînement progressif, correction biomécanique et soins appropriés.