Syndrome myofascial:
douleur musculaire chronique

Définition et symptômes du syndrome myofascial
Qu'est ce que le syndrome myofascial ?
Le syndrome myofascial est un syndrome de douleur chronique du système musculo-squelettique caractérisé par des points gâchettes (trigger points, TP) : de petites zones d’hyperexcitabilité nichées dans un cordon musculaire tendu. Lorsqu’on les stimule – par pression, traction ou parfois spontanément – ces points provoquent une douleur locale qui peut irradier vers d’autres régions.
Les docteurs Janet Travell et David Simons, pionniers dès les années 1950, ont formalisé la notion de TP : une zone hypersensible au sein d’un muscle induré, capable de déclencher une douleur référée spécifique au muscle concerné. Ils distinguent :
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TP actif : douloureux au repos ou à l’effort, il reproduit la douleur référée typique du muscle.
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TP latent : cliniquement silencieux tant qu’on ne le sollicite pas ; la douleur n’apparaît qu’à la provocation.
Bien que le syndrome myofascial puisse être confondu avec d’autres affections chroniques comme la fibromyalgie, il s’en distingue par la présence d’authentiques trigger points palpables et d’une douleur souvent plus localisée. Identifier la nature active ou latente de ces TP est essentiel pour adapter le traitement manuel, les étirements et la rééducation, et ainsi réduire durablement la douleur.

Symptômes du syndrome myofascial
Les symptômes principaux comprennent :
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Une douleur musculaire localisée : fréquemment ressentie dans des régions spécifiques telles que le cou, les épaules ou le dos.
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Des points gâchettes actifs (trigger points) : zones musculaires sensibles qui déclenchent une douleur irradiante ou référées lorsqu’elles sont sollicitées.
D'autres symptômes, bien que moins fréquents, peuvent inclure :
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Une raideur d'origine musculaire
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De la fatigue
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Des troubles du sommeil
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Des céphalées
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Des déséquilibres posturaux

Diagnostic du syndrome myofascial
Diagnostic clinique
Le diagnostic repose sur une évaluation clinique approfondie, car il n’existe pas de tests d’imagerie ou de laboratoire spécifiques pour confirmer cette affection. Les étapes incluent :
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Anamnèse détaillée qui recueille l'information sur la fréquence, l’intensité, les facteurs déclenchants et apaisants de la douleur
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Examens d’imagerie: au besoin, pour exclure d’autres pathologies responsables de la douleur
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Observation: détection d’anomalies et de déséquilibres posturaux
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Examen physique: recherche de bandes musculaires tendues et des trigger points
Différence entre le syndrome myofascial et la fibromyalgie
Bien que ces deux affections partagent certains symptômes, elles présentent des différences fondamentales :
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Syndrome myofascial : douleurs localisées et régionales accompagnées de points gâchettes. Une fois traitée, la douleur disparait.
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Fibromyalgie : douleurs diffuses dans tout le corps, chronique. Fatigue et trouble du sommeil très fréquents.
Il est possible qu’une personne souffre des deux conditions simultanément, rendant le diagnostic précis indispensable pour une prise en charge adaptée.

Traitement du syndrome myofascial
Les techniques spécifiques d'infiltrations
L’injection d’anesthésiques locaux ou de corticoïdes dans les points gâchettes permet d’endormir temporairement la zone douloureuse, ou diminuant l'inflammation locale, soulageant ainsi la douleur immédiate. Ces infiltrations sont souvent combinées avec d'autres techniques pour relâcher les tensions musculaires et réduire l'inflammation.
Le Dry Needling
Le Dry Needling (ou « acupuncture sèche ») est une technique de traitement qui consiste à insérer des aiguilles fines, semblables à celles utilisées en acupuncture, directement dans les points gâchettes du muscle. Cette méthode est efficace pour soulager la douleur musculaire, réduire les tensions et améliorer la fonction musculaire.
L'ostéopathie et la thérapie manuelle
L’ostéopathie joue un rôle essentiel dans le traitement du syndrome myofascial en offrant une approche manuelle ciblée pour traiter la douleur, améliorer la mobilité musculaire et restaurer l’équilibre postural.
L’ostéopathe utilise des techniques manuelles pour :
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Inhiber les points gâchettes : l’ostéopathe aide à détendre les muscles affectés par les points gâchettes.
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Améliorer la circulation sanguine : en agissant sur la vascularisation, les manipulations ostéopathiques favorisent une meilleure oxygénation des tissus musculaires.
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Restaurer l'équilibre postural : l'ostéopathe peut identifier et corriger les déséquilibres posturaux qui contribuent au développement du syndrome myofascial.
Étirements, mobilisation et auto-rééducation
Les étirements et les mobilisations musculaires permettent de relâcher les muscles tendus et d'améliorer la flexibilité. Ces techniques sont souvent réalisées par les ostéopathes et les kinésithérapeutes.
L'éducation du patient et l'intégration d'auto-exercices et auto-étirements permettent aux patients de mieux gérer leur douleur au quotidien et de prévenir la récurrence du syndrome.
Avantages de l'ostéopathie et de la thérapie manuelle dans le traitement du syndrome myofascial
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Action ciblée sur les points gâchettes
Les techniques de thérapie manuelle (pression ischémique d’inhibition) appliquées par l’ostéopathe relâchent directement les trigger points responsables de la douleur référée ce qui provoque un soulagement rapide de la contracture musculaire. C’est le traitement le moins invasif pour le syndrome myofascial.
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Normalisation de la mobilité articulaire
Par des manipulations douces (techniques fasciales, myotensives, HVLA adaptées), l’ostéopathe restaure la mobilité des articulations adjacentes, réduisant ainsi les tensions qui entretiennent les points gâchettes.
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Approche globale du patient
Le syndrome myofascial n’est jamais isolé : posture, stress, troubles du sommeil ou gestes répétitifs peuvent l’alimenter. Un ostéopathe qualifié et expérimenté explore ces facteurs pour apporter une réponse adapter à chaque patient.
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Éducation thérapeutique et conseils ergonomiques
Conseils aux patients avec des exercices d’étirement spécifiques au muscle concerné. Comprendre ce qu’est un trigger point, savoir ajuster sa posture au bureau ou répartir les charges pendant une activité sportive fait partie intégrante du suivi. Cette éducation renforce votre autonomie et diminue la dépendance aux consultations répétées.
